Tabernacle ! Attachez vos tuques !

Tabernacle ! cette nouvelle année commence sous les meilleurs auspices !

Le grand froid canadien est descendu sur nous !

Notre souhait de nouer des contacts avec nos lointains cousins québécois s’est réalisé !

Nous avions adressé en juin dernier à la Mairesse de Repentigny, Mme Chantal Deschamps, le beau livre de photos de notre charmante église et de son retable du XVIème siècle.

Nous avons eu le bonheur d’avoir un retour en fin d’année de Mme Katrine Courtemanche, chef de division culture de la Mairie de Repentigny. Elle nous a mis en contact avec Mr François Longpré, Président de l’Atelier Histoire, association repentinoise dont les membres œuvrent avec cœur et passion à la transmission de leur héritage historique et patrimonial. Cette association mène des recherches variées et propose des conférences et des événements.

Nous sommes donc très heureux que le lien soit désormais créé entre nous et de pouvoir ainsi partager nos connaissances sur nos patrimoines respectifs et les communiquer au plus grand nombre. Nous vous invitons à découvrir leur site.

Ces nouveaux liens transatlantiques sont pour nous une source d’encouragement supplémentaire à la redécouverte, la préservation et la transmission de notre longue histoire commune.

La ville de Repentigny fêtera en 2020 le 350 ème anniversaire de la fondation de la ville par Jean Baptiste le Gardeur … de Repentigny ! Nul doute que nous nous associerons à ces célébrations.

Attachez vos tuques. C’est le moment de parfaire votre québécois !

Pourquoi Repentigny (Québec/Canada) s’appelle Repentigny ?

Chers amis du patrimoine de Repentigny
Nous avons beaucoup parlé dans ce blog du patrimoine matériel de Repentigny et notamment de notre église, et de son retable du 16 ème siècle.
C’est de patrimoine immatériel que nous traiterons cette fois et plus précisément de notre histoire.

« Notre » Repentigny (Calvados / France) a donné son nom à « leur » Repentigny (Québec / Canada) situé au nord de Montréal.

 

L’histoire de Le Gardeur … de Repentigny
 


« Scio qui sum: je sais qui je suis »; à l’envers, je suis ce que je sais, … cela marche aussi !
La devise des Le Gardeur de Repentigny serait plutôt : « Je suis parce que je sais »
René Le Gardeur de Tilly, est né vers 1557 à Thury, Calvados, Basse-Normandie, France, et décédé avant 1636 à Thury (Calvados).
Il a épousé en deuxième noce Catherine de Corday, Dame de Repentigny, le 27 juin 1599 à Falaise; Catherine (1579 – 1657) était la fille de Pierre de Corday, Sieur de Repentigny et Marie-Madeleine De Montesson. Elle est aussi l’arrière grande tante de Charlotte Corday !!
Leur fils Pierre Le Gardeur de Repentigny, officier de marine, est né vers 1605 à Thury-Harcourt (Calvados).Il débarque à Québec le 11 juin 1636 avec sa mère Catherine, sa sœur Marguerite et son frère Charles Legardeur de Tilly.
Il faisait partie du groupe de Normands et de représentants de la petite noblesse qui arrivèrent avec le gouverneur de Montmagny.
Avec Noël Juchereau des Chatelets, il participe à la fondation de la Communauté des Habitants qui obtient de la Compagnie des Cent-Associés le monopole de la traite en Nouvelle-France.
Pierre Le Gardeur, Sieur de Repentigny, se voit émettre à Paris, le 16 avril 1647, les actes de concession de terres le long du fleuve Saint-Laurent et fonde la seigneurie qui allait devenir Repentigny. Il fut premier seigneur de l’Assomption (ou Repentigny( en 1647.
Il meurt le 27 mai 1648 au large de La Rochelle alors qu’une épidémie s’est déclarée à son bord, dans le trajet entre les Açores et le Cap-Breton.
Il laissait à sa veuve, Marie Favery, qui décéda à Québec le 29 septembre 1675, plusieurs enfants dont leur fils Jean Baptiste Le Gardeur de Repentigny, né en 1632, à Thury et  décédé le 8 septembre 1709 à Montréal, Québec. C’est plutôt Jean-Baptiste qui s’établira définitivement à partir de 1670 sur les terres acquises par son père.

Souce: http://www.derepentigny.org

Nous ne saurions trop vous conseiller de parcourir ce site admirablement réalisé par Léo Guy de Repentigny. Faute d’intérêt au Québec, ce site n’est malheureusement plus actualisé. C’est très dommage !
Il nous reste à comprendre ce qu’était la seigneurie de Repentigny au début du 17 éme siècle et comment la famille de Pierre de Corday avait hérité de ce titre de « Sieur de Repentigny ».

Mais ceci est une autre histoire …

Coucou c’est nous !
Fort de cette histoire commune, nous avons établi un lien avec nos cousins québécois. Le courrier ci dessous a été adressé au début de l’été à Madame Deschamps, mairesse de Repentigny.
 
 
« Nous nous permettons de prendre contact, par courrier cette fois, pour vous adresser un salut amical de vos « cousins » de … Repentigny (France, Normandie, Calvados) !
Nous sommes respectivement le maire de cette commune (Maurice Davoust) et le président de l’association des amis du patrimoine de Repentigny (Marc Soulé).
Notre modeste village normand, qui est, grâce à Pierre Le Gardeur de Repentigny, à l’origine du nom de votre ville, est heureux qu’Internet facilite les liens transatlantiques.
L’Association des Amis du Patrimoine de Repentigny, créée en 2009, œuvre à la préservation et la mise en valeur du patrimoine communal, notamment l’église Saint Martin du XIIIe siècle et son retable du XVIe siècle, le plus vieux du pays d’Auge.
Notre blog, http://patrimoine-repentigny.blogspot.fr/ vous permettra de mieux nous connaitre et de suivre les activités de l’association. Vous trouverez ci joint un livre photo vous présentant notre église et l’association.
Au-delà des pierres et des tableaux, nous pensons que notre histoire commune avec vous, nos lointains cousins québécois, fait aussi partie du patrimoine qui mérite d’être préservé et transmis.
Nous savons votre intérêt pour les Arts et l’Histoire et serions heureux de travailler avec vous à un rapprochement culturel entre nos communes, sous la forme qui vous paraîtrait la plus appropriée.
Si cette démarche vous agrée, nous serions notamment intéressés, de savoir si des associations similaires à la nôtre, situées dans votre commune ou les environs, existent et comment entrer en contact avec elles sous votre patronage.
De notre côté, nous sommes à votre disposition pour partager avec vos concitoyens nos connaissances sur notre histoire commune ainsi que sur le patrimoine de « notre » Repentigny, les travaux entrepris pour le préserver et nos projets pour les années à venir.
Nous serions heureux de l’intérêt que vous voudrez bien porter à cette démarche. Nous trouverions dans ces nouveaux liens une source d’encouragement supplémentaire à la redécouverte, la préservation et la transmission de notre longue histoire commune.

Dans l’attente de vous lire, nous vous prions d’agréer, Madame la mairesse, l’expression de nos salutations distinguées. »                   

A bientôt !

Avez vous essayé de taper "retable Repentigny" sur Google ?

Non ? 
Et bien nous l’avons fait !
Bonne nouvelle : notre blog et notre association sortent en premier !!! Ouf ! nous voilà rassurés !

La surprise vient du fait que nos cousins d’outre atlantique ont, eux aussi, un retable dans l’église de « leur » Repentigny, au Quebec, Canada

Il est plus récent que le nôtre d’environ un siècle …

… et c’est un français d’origine qu’il l’a fait !

Il est très différent du nôtre 

.. mais lui aussi a eu besoin de restauration !!

Lisez plutôt ces extraits.

« Un certain LIÉBERT, PHILIPPE (baptisé Philippe-Pierre), peintre et sculpteur, est né le 9 août 1733 à Nemours, France, épousa le 31 mars 1761 à Pointe-aux-Trembles (maintenant partie de Montréal) Françoise Lenoir, fille de Vincent Lenoir, menuisier, et ils eurent dix enfants. Il est décédé le 27 septembre 1804 à Montréal.
 
La date et les circonstances de l’arrivée de Philippe Liébert au Canada sont inconnues, mais en 1760 son nom figure aux livres de comptes des paroisses de Saint-Pierre-du-Portage (Assomption-de-la-Sainte-Vierge), de L’Assomption, et de la Purification-de-la-Bienheureuse-Vierge-Marie, à Repentigny. 
 
En effet, en 1760 et 1761, il exécute, probablement en collaboration avec Antoine Cirier*, le retable de l’église de Repentigny. 
 
Le tabernacle, qui comporte des prédelles ornées de rinceaux et de crêtes de coq, est surmonté de colonnes classiques avec piédestaux et entablement, d’une monstrance en saillie et d’une niche dominant deux reliquaires. Pour réaliser cette première œuvre, Liébert s’est inspiré à la fois du style exubérant de Gilles Bolvin* et du style plus délicat de Cirier. 
 
L’ensemble dégage une impression de timidité et d’inexpérience. Par la suite, Liébert n’utilisera ce type de composition que pour les autels latéraux. »
 
 
retable-repentigny
 
Quelques mots sur cette église de Repentigny extrait d’un document très érudit de Charles Bouget trouvé sur Internet.
 
« La seigneurie de Repentigny est concédée à Pierre Legardeur de Repentigny par la compagnie de la Nouvelle-France en 1647. C’est pourtant sous la gouverne royale, à partir de 1666, que la colonisation du lieu débute vraiment. Comme dans la plupart des nouvelles concessions territoriales, les premières constructions religieuses demeurent très simples. Il faut attendre la présence d’une population assez nombreuse pour justifier l’érection d’une église de pierre beaucoup plus coûteuse, mais plus durable.
 
 
 
 La première campagne de travaux de l’église de Repentigny débute en 1723. La construction s’effectue rapidement, puisque les charpentes sont réalisées en 1725. L’entrepreneur choisit un plan en croix latine terminé par une abside à cinq pans coupés. C’est une pratique courante en France depuis le 12e siècle de rythmer ainsi la surface murale du chevet. Pourtant, dans l’architecture traditionnelle en Nouvelle-France, le modèle à pans coupés demeure relativement peu courant. Outre Repentigny, seule l’église de Neuville conserve encore aujourd’hui une telle organisation de l’espace. On pense que c’est un type de construction qui existait surtout dans la région de Québec.               
               
La décoration intérieure reste, pour sa part, longtemps rudimentaire. En 1747, Antoine Cirier sculpte les deux retables et les tabernacles des chapelles latérales. Il entreprend aussi le retable principal, mais il abandonne ce projet au profit de Philippe Liébert, qui réalisera l’ouvrage en 1761 avec l’aide de son beau-père, Vincent Lenoir. 
 
Philippe Liébert entreprend ensuite le tabernacle, que son élève, Louis- Amable Quévillon, dotera d’un magnifique tombeau en 1808. 
Quévillon complète, en 1817, la décoration avec la réalisation de la voûte. La mise en place de la chaire viendra clore cette campagne de travaux en 1822.  »      
 
Suit une longue série de travaux au 19 eme siècle jusqu’à ce jour funeste de 1984 …
C’est le 12 octobre 1984 qu’un incendie se déclare dans l’édifice. Rapidement maîtrisé, on a pu sauver des flammes de nombreux éléments du décor ancien. Il s’agit malgré tout d’une lourde perte pour le patrimoine ecclésiastique national. L’ensemble de la décoration intérieure présentait en effet des pièces caractéristiques de chacune des grandes périodes de l’histoire de l’art religieux québécois. Les 18 e , 19 e et 20 e  siècles se mariaient harmonieusement dans un ensemble homogène où les aspirations individuelles avaient fait place à un désir d’unité. 
            
La voûte de 1907 a été complètement détruite, laissant réapparaître en partie, bien que mutilée, celle de Quévillon. On n’a pu sauver ni la polychromie des colonnes de la nef de Leprohon, ni les boiseries du chœur. Pourtant, la plupart des éléments décoratifs de l’étage des baies existent toujours. 
 
De plus, le désastre a occasionné une restauration majeure de l’ensemble de 1984 à 1988. La remise à neuf du maître-autel a entraîné, pour sa part, la découverte de l’ancienne marbrure du tombeau de Quévillon. 
 
L’église de Repentigny séduit encore le visiteur malgré les ravages de l’incendie. Le classement de l’édifice en 1978 soulignait le caractère exceptionnel de l’ensemble. 
 
Sa restauration récente confirme la grande valeur de nombreux éléments de détail aujourd’hui encore plus resplendissants que par le passé. »
               
Bibliographie:   
• Bélisle, Jean. « Église de la Purification-de-la-Bienheureuse-Vierge-Marie », Les chemins de la mémoire,  t. II, Québec, Les Publications du Québec, 1991, p. 439-442.  
• Demeter, Laszlo, dir. Inventaire de l’église de Repentigny, Montréal, Université de Montréal, École d’architecture, 1976.                
• Noppen, Luc. Les églises
 
 



Le pays d’Auge et la Nouvelle France

Chers amis du patrimoine de Repentigny
Nous ne saurions trop vous conseiller la lecture de la derniére parution de l’excellente Revue du pays d’Auge consacrée à l’émigration normande, et notamment augeronne, vers ce qui s’appelait alors la nouvelle France et qui est désormais l’Amérique du nord, USA et Canada.
Vous y apprendrez beaucoup de choses !
 
« Cette émigration dura 3 siècles depuis François I (début XVI ) jusqu’à Louis XV (1763) et le traité de Paris qui cède à l’Angleterre toutes les possessions françaises d’Amérique et du Canada – sauf Saint-Pierre-et- Miquelon. 
A son apogée, sous le drapeau fleurdelisé du royaume de France, la Nouvelle-France allait du Labrador au Golfe du Mexique, de l’Atlantique aux Rocheuses par le Saint-Laurent, les Grands Lacs, l’Ohio, le Mississipi et la Louisiane, soit près des deux tiers de l’Amérique du Nord et l’essentiel de ses voies d’eau ; mais elle comptait seulement 70 000 francophones alors que les 13 colonies anglaises de la côte Est américaine avaient 1,5 millions de colons ».
On connait la suite !
Le dossier consacre un article specifique à l’émigration augerone et parmi celle ci, un certain, « Paul de Rainville, originaire de Touques, qui embarque en 1652 avec son épouse Polline, leurs filles Marie et Marthe (respectivement âgée de 7 et 5 ans au moment du départ), leurs fils Jean (14 ans) et Charles (né en 1652) ainsi que leur futur gendre Nicolas Bélanger.  » 
L’ami canadien qui nous avait écrit il y a un an descendait de Paul de Rainville.
Vous découvrirez aussi, à la lecture de la revue, celles qu’on appelait les « filles du Roi« .
« Entre 1663 et 1763, le roi verse une aide financière pour le voyage et/ou la création du trousseau de jeunes filles qui s’engagent en contrepartie à émigrer en Nouvelle France et à s’y marier. Souvent orphelines ou d’origine modeste, elles espèrent ainsi se construire un avenir plus souriant. Les mariages sont rapides, en moyenne cinq mois après leur arrivée sur le territoire. Mais il faut dire qu’elles ont le choix. La Nouvelle-France compte une femme pour six hommes. Ces « filles du roi » sont considérées comme les mères de la patrie puisque, grâce à elles, en dix ans, la population de la colonie a triplé. Aujourd’hui tout québécois de souche française a une « fille du roi » parmi ses ancêtres. »
Vous comprendrez enfin pourquoi on retrouve Lisieux, Crevecoeur, Honfleur et … Repentigny … de l’autre côté de l’Atlantique !
Bonne lecture !

On nous écrit du Canada !

Chers amis

Décidément le monde est devenu bien petit au temps d’Internet …
Grâce à notre blog nous avons reçu ce très sympathique mail d’un lointain « cousin » québécois qui nous rappelle le lien historique qui nous unit à la belle Province trans atlantique.

« Bonjour

 
C’est tout-à-fait par hasard que je découvre votre blog. J’aimerais vous raconter ce qui me relie à votre commune. 
 
En 1991, je me suis arrêté quelques instants près de votre église, le temps d’une photo, et suis reparti aussitôt, faute de temps. En août 2012, je suis passé par un des chemins de la commune sans pouvoir retrouver l’église. Or, aujourd’hui, l’ayant reconnu sur Google Maps, j’ai poursuivi mon surfing sur internet, et trouvé votre blog, qui me fait découvrir ce trésor qu’est votre retable. 
 
Puis-je ajouter quelques mots sur la famille Le Gardeur de Repentigny, d’après laquelle la ville québécoise homonyme de la vôtre a reçu son nom. Après avoir été des notables de Québec, les hommes de la famille furent des militaires remarquables, et les femmes furent mères d’enfants qui se sont alliés par mariage aux meilleures familles d’ici. Ils étaient originaires de la Suisse normande (Thury-Harcourt) et Repentigny était en France une de leurs petites seigneuries. Ils ont peut-être vu votre retable à l’époque.
 
Bonne chance à votre association.
 
C.Ferland »
 
p.s. ma mère descend de Paul de Rainville, qui a émigré de Touques vers 1655.