Maurice Davoust, maire de Repentigny et co fondateur de l’association avec Gérard Elissalde, nous a quitté le 12 octobre 2019.
Ci joint le texte de l’hommage qui lui a été rendu par le président de l’association lors de ses obsèques religieuses.
« Cher Maurice,
Tes enfants m’ont demandé de dire, en leur nom, quelques mots sur ta vie. Je le fais avec une grande tristesse, mais une tristesse pleine d’espérance.
On devrait toujours dire à nos proches, de leur vivant, qu’on les aime.
Mais souvent une fausse pudeur, le rythme de nos vies, ou d’autres mauvaises raisons nous en empêchent. C’est dommage.
Cher Maurice, nous t’aimons !
Famille, amis, administrés : te l’a-t-on assez dit ?
Dans les multiples facettes de ta vie,
- comme mari, père, grand-père, arrière-grand-père,
- comme travailleur de cette terre du Pays d’Auge,
- comme conseiller municipal puis Maire de Repentigny,
tu t’es donné. Tu as donné de l’amour, de l’attention, de l’écoute.
Avons-nous su te le rendre ?
Je n’ai personnellement vécu que les 12 dernières années où tes fonctions de maire nous ont rendus proches.
Les mots qui me viennent à l’esprit pour qualifier ton action sont l’engagement et le service.
De ton service militaire actif en Algérie, jusqu’à tes derniers moments, tu as eu ce sens élevé de ta mission, de ta fonction, au service de la France et de tes concitoyens.
Il y a à peine deux semaines, la veille de rentrer à l’hôpital, tu ramassais encore les petites incivilités, ou les maladresses, de tes administrés autour des poubelles de Repentigny.
Cette même journée, tu distribuais les invitations et frappais aux portes pour le repas de la commune en insistant pour que les habitants y viennent.
Ce repas a eu lieu, sans toi mais tu étais dans nos cœurs. Nous sommes heureux d’être venus te visiter juste après pour te dire qu’il y avait du monde, que ton action n’avait pas été vaine, qu’une nouvelle famille dans la commune que tu étais allé chercher, au dernier moment s’est libérée pour toi, pour partager ce repas.
Je garde un souvenir ému du sourire, un de tes derniers, qui a illuminé ton visage quand nous te l’avons dit.
Ce souci d’unité, cette préoccupation du rassemblement de tes administrés, tu l’as maintes fois exprimé. Galette des rois, repas de la commune, repas des voisins, soirée patrimoine à l’église, tu cherchais toujours les moyens de nous rassembler, de vaincre l’individualisme qui a trop souvent tendance à nous séparer, à nous isoler. Tu aimais les gens.
A l’occasion des repas entre voisins, tu nous as dévoilé une autre facette de ta personnalité, l’humour. Pour un administré, il est rare de voir son maire, déguisé en Bob Marley ; et bien, tu l’as fait ! Tu as joué le jeu ! Avec cette distance qui te caractérisait.
Ton action modeste, humble, discrète était de celle qui marque, parce qu’elle était sincère et partait du cœur. Qu’elle soit un exemple pour nous tous !
Tu étais aimé comme maire. Tu l’étais aussi, ô combien, comme mari, comme père, grand père, arrière-grand-père.
Je sais de Sylvie, Martine et Pascal que tu as été un papa merveilleux, aimant, proche, attentif.
Avec Thérèse, tu leur as donné une enfance simple et heureuse, de celles qui permettent de bien démarrer dans la vie.
L’arrivée de tes petits et arrière-petits-enfants a été pour toi une grande fierté. Tu as été, là aussi, proche. La fragilité ne t’a pas fait peur. Ton cœur s’est ouvert encore plus grand pour l’accueillir, la transformer en Force, en Joie …
Tu as aimé cette terre du pays d’Auge que tu as cultivée pendant près de 60 ans. Le travail, les contraintes de l’élevage ne t’ont pas fait peur. C’était ta vie. Une vie dure, une vie de travail, de don total de ta personne. Une vie pour faire fructifier cette terre qui nous porte et nous nourrit.
Nous avons évoqué le maire, l’exploitant agricole, le chef de famille. Je voudrai finir cet hommage en mentionnant une facette de ta personnalité qui nous rassemble dans cette église de Bonnebosq : le chrétien.
Devenir chrétien c’est un chemin, le parcours d’une vie, du baptême à la mort. Ce parcours, tu l’as fait à ton rythme, discrètement, sans grande déclaration, en essayant simplement de mettre tes actes en accord avec tes valeurs, ta foi.
Cher Maurice, tu fais partie de ceux que le Pape appelle avec affection les “saints de la porte d’à côté”. Ceux qui n’auront jamais leurs statues dans les églises ou leurs noms dans les calendriers mais ceux qui changent la vie, modestement, humblement: par le travail, la vie familiale ou l’action publique.
Pour cela aussi, cher Maurice, tu es un exemple !
Je voudrai dire à Thérèse, Pascal, Martine, Sylvie et leurs enfants et petits-enfants que votre mari, père, grand père et arrière-grand-père a été aimé, qu’il vous a aimé et que, malgré la séparation, il est désormais avec vous, tous les jours, pour vous réconforter et vous guider.
Parlez lui, il est là, à vos côtés, plus que jamais ! »